
Essais routiers
Malgré son renouvèlement, la Volkswagen Golf GTI conserve la formule gagnante qu’elle exploite depuis plusieurs années.
– Voiture équilibrée
– Suspension impeccable
– Motorisation enjouée
– Habitacle moderne
– Prix élevé
– Ergonomie perfectible
– Insonorisation quelconque
Essais routiers
La stratégie de Volkswagen a changé dernièrement. Elle mise tout sur les VUS, allant même jusqu’à sacrifier une voiture qui a fait sa renommée à travers les années, la Golf, pour la remplacer indirectement par le VUS sous-compact Taos. Heureusement, tout n’est pas noir puisque Volkswagen persiste avec deux des Golf les plus intéressantes, la R et la GTI, que j’ai eu l’occasion de tester.
L’évolution allemande a souvent été considérée comme timide et c’est précisément le sentiment que nous procure la Volkswagen Golf GTI au premier regard. Bien que les phares soient maintenant surplombés d’une ligne verticale illuminée le soir venu et que des antibrouillards à cinq points injectent un peu de pep, le reste de la carrosserie n’a rien de novateur. La forme de la cabine demeure à peu près la même et l’arrière n’a pas évolué grandement non plus. D’ailleurs, la plateforme MQB demeure à peu près inchangée et c’est une bonne chose compte tenu de sa rigidité.
Un autre aspect qui ne change pas est la qualité de l’assemblage. On sent la caisse solide à la fermeture d’une portière, la qualité de la peinture est notable et les panneaux sont ajustés avec précision et rigueur. L’assemblage allemand ne manque pas d’impressionner.
Trois modèles sont proposés pour la Golf GTI : de base, Autobahn et Performance, mon modèle d’essai. Celle-ci était équipée d’un toit ouvrant agrandi (1 250 $) et d’une couleur rouge royal métallisé (495 $), pour un prix total de 43 890 $. Ça fesse.
Vie à bord
Si l’extérieur demeure assez conservateur, l’intérieur est complètement repensé. On pénètre dans l’ère moderne avec un tableau de bord épuré, composé essentiellement d’un écran tactile Discover Pro de 10 pouces qui trône au sommet des bouches de ventilation. L’interface du système est simple à comprendre et à utiliser en plus d’être munie d’une excellente qualité graphique. L’éclairage d’ambiance est même lié avec la couleur du thème des écrans à bord, pour programmer une ambiance feutrée ou exaltée, à votre convenance.
Malheureusement, les quelques commandes tactiles qui l’entourent, dont certaines sont à coulisse (!), qui servent à régler les modes de conduite et la climatisation viennent nuire à l’ergonomie globale. Il faut quitter la route des yeux pour les manipuler, une complexité qui n’a pas sa place pour des fonctions aussi élémentaires, dans une voiture moderne. La console centrale fait aussi assez dégarnie avec ses quelques boutons, dont ce « levier » de vitesse court inspiré de Porsche. Même s’il demeure facile à utiliser, ça ne fait pas très sportif.
La pièce de résistance se trouve toutefois devant le conducteur : cette instrumentation numérique de 10,25 pouces est paramétrable à l’infini, proposant tantôt la carte de navigation, tantôt le tachymètre au centre en fonction des désirs du conducteur. C’est facile à utiliser, à interpréter et à moduler. Vraiment génial, d’autant plus qu’un affichage tête-haute relaie les informations essentielles directement dans le parebrise.
Je ne suis pas un fan des sièges noirs, gris et rouges du modèle d’essai. Ils sont confortables et supportent bien, mais l’agencement des couleurs et la finition bâclée des coutures n’ont pas leur place dans une telle voiture. Autrement, la finition de l’habitacle est très bonne.
L’arrière confère un espace respectable pour les occupants, qui ont droit à des commandes de ventilation tactiles. Le coffre procure un espace convenable, compte tenu de la taille du véhicule.
Technique
Depuis 2007, la Golf GTI requiert les services d’un 4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres et cette huitième génération n’y fait pas exception. Le moulin est une version retravaillée de celui de la GTI de septième génération : il propose maintenant 243 chevaux et 273 lb-pi de couple qu’il achemine aux roues avant par l’entremise d’une boîte automatique à double embrayage DSG à sept rapports, comme dans le cas présent, ou d’une boîte manuelle à six rapports.
Pour améliorer la transmission de la puissance à l’asphalte, la GTI est équipée du système VAQ, un différentiel à glissement limité mécanique, une rareté sur un véhicule à traction. Pour 2022, la fermeté de la suspension est aussi réglable via quatre modes de conduite, dont un « custom » qui permet de rendre la suspension encore plus ferme que le mode Sport, pour plus de sensations.
Au volant
Justement, en termes de sensations, la Golf GTI demeure intacte. L’excellent équilibre de performance et de confort que seul Volkswagen est capable d’atteindre dans cette catégorie est toujours présent. Le moteur et la transmission savent se montrer dociles en mode Eco ou Normal, mais aussi déchainés et précis en mode Sport ou Custom. Le fait en plus de pouvoir régler la fermeté de la suspension – dont le comportement est imperturbable – donne plus de possibilités.
En pleine accélération, le moteur livre une grande dose de couple à bas régime, ce qui permet à la GTI de se déplacer rapidement sans nécessairement faire monter l’engin en régime. La transmission enchaine les rapports avec douceur et rapidité, livrant une performance plus fluide et douce que les premières DSG de Volkswagen, mais également nettement plus douce que les transmissions automatiques à double embrayage des constructeurs coréens.
Ce qui m’a le plus surpris est l’efficacité du système de différentiel à glissement limité mécanique VAQ. En tout temps, même en pleine accélération sur chaussée sèche, la GTI ne renvoie aucun effet de couple et s’acharne à agripper solidement les deux roues avant au sol. Même dans la neige ou sur la glace, le système donne une adhérence maximale.
Le seul point sur lequel je suis resté sur mon appétit sur la route est le bruit. On entend quand même passablement les bruits de route et le bruit de la mécanique, ce qui peut perturber la quiétude à bord quand on souhaite plus de confort sur de longs trajets.
En termes de consommation, j’ai obtenu 8,7 litres/100 km en saison hivernale. Compte tenu de la performance et de la conduite que j’ai adoptée, je trouve que c’est bon.
Conclusion
Par chance, la nouvelle génération de Volkswagen Golf GTI n’est pas dénaturée; on a toujours autant de plaisir, dans un ensemble bien ficelé et bien construit. Contrairement à certaines créations plus « nord-américaines » de Volkswagen, la Golf GTI nous rappelle les « bonnes vieilles Volkswagen », celles qui ont fait la renommée de la marque au fil du temps.
Néanmoins, cette nouvelle GTI ne fait qu’arriver sur le marché et nous vous recommandons d’attendre avant de vous la procurer, afin de laisser le temps au constructeur de régler les petits problèmes de jeunesse, qui sont souvent très présents chez Volkswagen.
Données techniques
Marque
Volkswagen
Version
43 980 $
Options
Toit ouvrant panoramique (1 250 $)
Rouge royal métallisé (495 $)
Échelle de prix
31 495 à 38 995 $
Version à l’essai
Performance
Transport et préparation
1 750 $
Moteur
4-cylindres turbocompressé de 2,0 litres, 241 chevaux entre 5 000 et 6 000 tr/min, 273 lb-pi entre 1 750 et 4 300 tr/min
Transmission
Automatique à double embrayage à sept rapports
Consommation annoncée (ville)
9,3 litres/100 km
Consommation annoncée (route)
7,0 litres/100 km
Consommation annoncée (combinée)
8,3 litres/100 km
Consommation enregistrée
8,7 litres/100 km
Volume du coffre
564/977 litres
Longueur (mm)
4 287
Largeur (mm)
1 789
Hauteur (mm)
1 463
Empattement (mm)
2 631
Poids à vide
1 447 kg
Réservoir d’essence
50 litres
Capacité de remorquage
Non recommandé
Garantie de base
4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulsteur
5 ans/100 000 km