
La justice étudiait ce mardi une éventuelle arnaque dont Yannick Noah aurait été l’auteur. Un homme qui avait acheté la raquette du joueur de tennis après sa victoire à Roland-Garros en 1983 l’accuse d’avoir menti sur l’objet.
A l’image des maillots des stars du football ou d’une paire de chaussures portée par Michael Jordan vendue 1,5 million de dollars, les raquettes de certains joueurs de tennis peuvent faire un carton auprès des fans. C’est notamment le cas de celle(s) utilisée(s) par Yannick Noah lors de sa victoire en finale du tournoi de Roland-Garros face à Mats Wilander en 1983.
Vendue aux enchères trois ans plus tard afin de récolter des fonds pour l’association Care France alors présidée par la mère du joueur de tennis, la raquette a été acquise par un passionné pour 12.000 francs (environ 3.300 euros). Mais en ce début d’année 2022, soit 36 ans après l’achat, le tribunal de Versailles a examiné une plainte déposée par l’acquéreur de l’objet selon les informations du site 20 minutes. En cause, un éventuel faux certificat d’authenticité rédigé par Yannick Noah au moment des enchères et de la vente de la raquette.
Une fausse raquette authentifiée par Noah?
Pierre, l’acquéreur de la raquette ayant supposément appartenu à Yannick Noah lors du tournoi de Roland-Garros 1983, a été obligé de la mettre en vente afin de régler les frais médicaux de sa femme malade en 2017. Mais au moment de faire expertiser l’objet en vue d’une vente au sein de la Maison Drouot, ce fan marseillais a appris une mauvaise nouvelle de la part de l’expert mandaté pour en fixer le prix quelques mois plus tard en 2018.
Selon Jean-Marc Leynet, spécialiste des enchères liées au sport, la raquette achetée plus de 3.000 euros en 1986 n’est tout simplement pas celle utilisée par Yannick Noah lors de la finale du tournoi de Roland-Garros 1983. Pire, cet objet n’aurait même pas servi au dernier joueur français vainqueur en Grand Chelem lors de sa quinzaine parisienne. Envolés les espoirs de Pierre d’ouvrir les enchères à 8.000 euros.
L’avocat de Noah dénonce une “action mercantile” et une affaire prescrite
Désormais installé au Cameroun, son pays d’origine, Yannick Noah n’était pas présent ce mardi lors de l’examen de cette affaire par la deuxième chambre du tribunal judiciaire de Versailles. Du côté du plaignant, on réclame plusieurs dizaines de milliers d’euros de dommage et intérêts au titre du préjudice moral subi, d’un remboursement de l’achat et de la rédaction d’un faux document par l’ancien troisième joueur mondial de tennis.
Du côté de la défense de Yannick Noah, forcément on réfute de telles allégations et on demande que le chanteur soit lavé de tout soupçon. Maître Bourdon, son avocat, réclame la prescription de cette affaire vieille de 30 ans.
“La procédure a été déclenchée plus de 30 ans après les faits. Le demandeur initial aurait découvert la ‘supercherie’ plus de 30 ans après les faits? C’est absurde, et l’affaire est prescrite, a communiqué l’avocat de l’accusé dans un mail adressé à 20 minutes. Comme souvent dans les procédures qui visent des personnalités publiques, l’action est mercantile et opportuniste.” Le tribunal de Versailles doit rendre son verdict le 2 avril prochain.