
Le patron de la WTA, Steve Simon, a réitéré ce lundi ses “préoccupations” concernant Peng Shuai, “en rien atténuées” par son entretien à L’Equipe, et a ajouté qu’il maintenait la position du circuit féminin vis-à-vis de la Chine, où tous les tournois ont été annulés.
Une prise de parole qui ne change rien. Du moins pour les dirigeants du tennis féminin mondial. Alors que l’Equipe a publié ce lundi un entretien avec Peng Shuai, le patron de la WTA, Steve Simon, a réitéré ses “préoccupations” concernant la joueuse chinoise, “en rien atténuées” par son interview, et a ajouté qu’il maintenait la position du circuit féminin vis-à-vis de la Chine, où tous les tournois ont été annulés.
“Il est toujours agréable de voir les réapparitions de Peng Shuai, que ce soit lors d’une interview ou aux Jeux olympiques. Cependant, son récent entretien accordé en personne n’atténue en rien nos préoccupations concernant son premier message du 2 novembre”, a écrit M. Simon.
Ce jour-là, un long message publié sur le compte officiel Weibo de la joueuse (l’équivalent de Twitter en Chine) avait décrit une relation sentimentale sincère mais contrariée avec Zhang Gaoli, avant et après qu’il n’occupe de hautes fonctions au sommet du régime communiste.
“Nous restons fermes sur notre position”
Marié et de 40 ans son aîné, M. Zhang a été de 2013 à 2018 l’un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine. Le message avait été promptement effacé et la joueuse de 35 ans, lauréate de Wimbledon et Roland-Garros en double, avait disparu des écrans radar pendant trois semaines, suscitant l’inquiétude du monde du tennis.
Le 19 décembre, dans une première interview accordée à un média chinois, Peng Shuai avait réfuté toute agression sexuelle. Ce qu’elle a répété à L’Equipe, devant deux journalistes l’ayant trouvée “en bonne forme”. “Agression sexuelle? Je n’ai jamais dit que quiconque m’avait fait subir une quelconque agression sexuelle”, a-t-elle insisté. Et à la question de savoir pourquoi le message accusateur a été effacé, elle a simplement répondu: “parce que j’en avais envie”.
“Pour réitérer notre point de vue, Peng a fait preuve d’audace en révélant publiquement avoir été agressée sexuellement par un haut responsable du gouvernement chinois. Comme nous le ferions avec n’importe laquelle de nos joueuses dans le monde, nous avons demandé qu’une enquête formelle sur ces allégations soit menée par les autorités compétentes, et que la WTA puisse rencontrer Peng – en privé – pour discuter de sa situation”, a rappelé Steve Simon. “Nous restons fermes sur notre position et nos pensées restent avec Peng Shuai”, a conclu le patron de la WTA qui n’a pas hésité début décembre à suspendre tous les tournois de son calendrier en Chine y compris à Hong Kong.