
Le tennis a fini par reprendre définitivement ses droits à Melbourne Park. Au lendemain de la victoire de l’Australienne Ashleigh Barty, mettant fin à quarante-quatre ans de disette à domicile, Rafael Nadal est venu écrire aux antipodes un nouveau chapitre de sa légende, à 35 ans. Mené deux sets à zéro, l’Espagnol a finalement remporté, dimanche 30 janvier, face au Russe Daniil Medvedev (2-6, 6-7, 6-4, 6-4, 7-5), son deuxième titre à l’Open d’Australie – treize ans après le premier.
L’épilogue doublement historique d’une édition qui avait « démarré » le 5 janvier, avec l’arrivée sur le sol australien du numéro un mondial, Novak Djokovic, bouté hors du pays onze jours plus tard au terme d’un rocambolesque feuilleton politico-sanitaire planétaire. Le Serbe a vu ses espoirs de remporter un dixième titre à Melbourne douchés par la justice australienne et le rêve d’un vingt et unième sacre en Grand Chelem s’envoler avec. Et voilà que Rafael Nadal est venu lui griller la politesse à l’issue d’un improbable scénario.
L’Espagnol est désormais le seul maître du tennis mondial masculin – du moins pour quelque temps – avec un vingt et unième Majeur qui s’est jusque-là refusé à Roger Federer (Wimbledon 2019) et Djokovic (US Open 2021). A New York, Daniil Medvedev en avait empêché le numéro un mondial ; cette fois, le Russe de 25 ans n’a pas réédité l’exploit, vaincu après cinq heures et vingt-quatre minutes d’une finale en cinq actes.
Mis au supplice pendant deux sets
Au cours des deux premiers sets, ce diable de Medvedev fut pourtant impossible à déborder. Ses retours tentaculaires et la profondeur de ses coups annihilaient toute agressivité chez Nadal, mis au supplice malgré une balle de deuxième manche.
Dans la bataille de fond de court qu’il a longtemps surclassée au cours de sa carrière, Nadal, 36 ans en juin, était à la traîne. Contrairement au reste de la quinzaine, son service se refusait à venir à sa rescousse. L’Espagnol tentait de redoubler de variations pour essayer de scier les pattes d’échassier du numéro deux mondial (1,98 m), longtemps sans être récompensé.
Quand le gaucher eut à sauver trois balles de break à 2-3 dans la troisième manche, son adversaire se disait que l’affaire serait bientôt pliée. Mais le théorème nadalien se vérifie depuis dix-sept ans et son premier sacre en Grand Chelem : quand la situation est désespérée, il n’y a plus personne sur terre pour continuer à y croire sauf lui. Au changement de côté, le numéro cinq mondial remporta le troisième set au courage.
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