VIVRE AUTREMENT — Un ancien garage automobile dans la Nièvre, un plateau de bois au milieu d’un champ en Maine-et-Loire… Loin de Paris ou d’Avignon, des troupes aventureuses s’installent partout dans l’hexagone pour réinventer leur pratique et conquérir de nouveaux publics. Avec succès.
Transhumances d’artistes vers la Nouvelle-Aquitaine, les Pays de la Loire, les Hauts-de-France, la Bourgogne : des metteurs en scène, des auteurs, des comédiens prennent le large pour gagner ces régions où nul ne pensait les voir surgir. Ils quittent Paris et sa multitude de salles de théâtre, boudent la Provence et son Festival d’Avignon, vers lequel convergent chaque été des milliers de personnes. Aux autoroutes consacrées du spectacle vivant ils préfèrent les chemins buissonniers, et investissent des zones vierges ou presque de théâtre, où ils peuvent rejouer à leur manière l’épopée de la décentralisation.
Cette envolée vers des recoins inattendus de l’Hexagone a eu ses précédents. En 1924 déjà, Jacques Copeau (1879-1949), fondateur du théâtre du Vieux-Colombier à Paris, déserte la capitale pour s’établir en Bourgogne avec sa troupe d’acteurs. Le pionnier veut régénérer son art en province, là où, pense-t-il, la capacité de concentration du public a su résister au vacarme et à la frivolité de la ville. Une quête d’authenticité que le siècle écoulé n’a pas épuisée.
Avec l’aide de son père, le dramaturge Jean-Paul Wenzel (à gauche), la comédienne Lou Wenzel (à droite) a installé sa troupe dans un ancien garage automobile, à Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre.
Mathias Depardon pour Télérama
Cet article est réservé aux abonnés
- Tous les contenus abonnés : articles, critiques, newsletters et le magazine en version numérique
- L’accès à plus de 300 films VOD par an sélectionnés par la rédaction
- Des avantages et réductions sur des événements culturels choisis par Télérama
Déjà abonné ? Je me connecte