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PJD : Le coût de construction du nouveau siège fait polémique

Le parti de la lampe fait peau neuve en ce début d’année. Le premier janvier 2021, le secrétaire général du parti de la justice et du développement (PJD), Saad Eddine El Otmani, a donné le coup d’envoi des travaux de construction d’un nouveau siège central pour son parti dans le quartier huppé Hay Ryad, de la capitale du Royaume, se joignant ainsi à ses rivaux politiques notamment le PPS ou encore l’USFP.

Le coût global de ce nouveau siège du PJD est d’environ 4 milliards de centimes, pour une durée de construction de 30 mois.

A l’heure où les données officielles du parti de la lampe révélaient que le siège coûterait 38,5 millions de dirhams, soit 3 milliards et 850 millions de centimes, la question du financement se pose du côté du parti islamique. Surtout que ce dernier, et selon les rapports déposés auprès de la Cour de comptes de Driss Jettou ses ressources ne dépassent pas les 37,49 millions de dirhams, ce qui signifie que les dépenses de construction du siège le dépassent d’environ 100 millions de centimes.

Selon les juges de Jettou, le parti inclut les devoirs d’engagement et de contribution, qui s’élèvent à 21,21 millions de dirhams, et la contribution de l’Etat, qui s’élève à 15,81 millions de dirhams. Parmi les dépenses figure également l’acquisition d’immobilisations pour un montant de 10 millions de dirhams en 2019.

Selon le site du parti de la lampe, la superficie de la parcelle sur laquelle le nouveau siège sera construit est de 2.429 mètres carrés, tandis que la superficie totale couverte atteindra 8.178 mètres carrés.

Le Secrétaire général du PJD a déclaré sur le site de son parti, que « ce siège, attendu depuis de nombreuses années, aura un impact important sur l’activité future du parti et sur la capacité d’absorber diverses activités centrales et parallèles ».

À cet égard, le siège luxueux a soulevé de nombreuses questions parmi les membres du parti islamique mais aussi de l’extérieur. Certains PJDistes considèrent en effet ce pas comme un changement dans la structure du parti, d’autant plus qu’il a choisi l’un des quartiers les plus prestigieux et les plus chers de la capitale pour y construire son siège, et ce après dix ans de gestion  gouvernementale.

L’un des membres actifs du parti de la lampe à la capitale  Mohamed Amine Dahawi, a publié un message sur sa page Facebook, dans lequel il a dit ce qu’il pensait. «En échange de la construction du siège, rappelez-vous que les partis qui avaient l’habitude de soulever la nation, ont aujourd’hui des bâtiments centraux qui plaisaient aux spectateurs, mais essentiellement des bâtiments vides (…) sans vision ni identité, et le danger est le manque de militants qui portent le projet du parti et défendent ses principes qu’ils ont abandonnés dans le passé« , a-t-il souligné.

Le même partisan a estimé que le parti devait « construire une institution partisane forte, avec la nécessité de préserver l’indépendance de ses décisions et de renforcer les institutions, prendre une nouvelle direction capable de relever les enjeux … de corriger tous les défauts, de renforcer, et de maintenir la continuité du projet pour lequel nous nous sommes rassemblés ».

Pour sa part, Mustpaha Grine, président de l’Observatoire marocain pour la justice sociale, a noté que la malédiction du quartier de Hay Riyad a frappé le parti de la lampe, notant que « le PJD a forgé un chapitre charnière dans l’histoire politique et partisane du Maroc, et s’est construit sur la base de sa proximité avec les gens et de sa présence dans les bidonvilles et douars auprès des pauvres et des marginalisés, pour passer rapidement des douars aux dawawines et abandonner tout cela en un temps record qui ne dépasse pas quelques années de gouvernance » .

« Le Parti de la justice et du développement a pris le sens inverse de celui de ses débuts, et ne sait ni pourquoi il a été créée ni où il se dirige, s’acharnant sur les postes et les nominations et accumulant un équilibre sans précédent d’échecs et de déceptions du citoyen marocain« , a-t-il ajouté.

Mustapha Grine a ainsi exprimé sa surprise que le parti ait « lancé les travaux de son siège au plus fort de la crise du Coronavirus et de la souffrance des Marocains qu’il a trompé en disant qu’il était venu pour les protéger de la pauvreté et de l’injustice, e par la suite construire un siège spacieux et luxueux ».

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