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Ils figurent parmi les cinq meilleurs smartphones à 200 euros selon divers médias technologiques européens. Une fois déballés, on croirait voir des clones, tant ces mobiles se ressemblent, mais leurs différences ténues finissent, en s’accumulant, par désigner un vainqueur, comme l’ont révélé nos tests.
Notre sélection n’inclut pas de modèles capables de surfer en 5G, qui coûtent quelques dizaines d’euros de plus. Mais cet investissement est loin d’être indispensable à l’heure actuelle, comme le montrent nos tests ou l’étude du « gendarme » des télécoms.
Les smartphones d’Oppo, Realme et Xiaomi font exactement les mêmes compromis ergonomiques. Leur lisibilité est excellente grâce à leur écran net et large (67 millimètres). Leur gabarit n’est ni trop ample, ni trop épais : ils tiennent plutôt bien en main. Mais leur écran est trop haut : on peine à toucher les boutons qui figurent à son sommet, et cela ralentit l’usage de ces smartphones à une main.
Les Oppo, Realme et Xiaomi ne sont pas des mobiles compacts, loin s’en faut, mais ils sont un peu moins désagréables à manipuler que la moyenne des smartphones actuels. Le format du Samsung s’en approche mais son écran est décevant : il est moins net, avec une résolution de 274 dpi seulement. Beaucoup de presbytes ne s’en apercevront pas, mais ce léger flou gênera les myopes moyens, qui sont capables de lire les écrans très près, surtout s’ils parcourent des documents A4, des magazines ou des BD.
Le Vivo souffre du même problème de finesse d’affichage, auquel s’ajoute un souci de format : il est plus massif. Ce mobile-là est vraiment désagréable en main, sans pour autant que son écran soit plus confortable. A noter, les écrans de ces cinq smartphones n’affichent pas les couleurs de façon parfaitement équilibrée. L’imprécision des couleurs est très tolérable, mais elle gênera les professionnels de l’image.
Ici aussi, les ressemblances sautent aux yeux : les menus de ces cinq smartphones se pilotent non avec des raccourcis gestuels, comme sur les smartphones d’Apple ou de Google, mais avec trois boutons classiques qui figurent au bas de l’écran. Leur page d’accueil est plutôt dépouillée, leur fond d’écran, limpide ; ils sont fournis sans application en doublon.
Tous ces mobiles logent leurs applications dans un tiroir à part, ne laissant sur l’écran d’accueil qu’une copie des applications les plus utiles. Tous, sauf le Xiaomi : comme sur l’iPhone, son écran d’accueil loge absolument toutes les applications, souvent cachées dans des dossiers. L’absence de tiroir d’applications simplifie l’usage du mobile, mais on peut parfaitement choisir de réintroduire cet élément qui fait la singularité d’Android. Xiaomi le propose lorsqu’on allume le mobile pour la première fois.
Les constructeurs expriment leur liberté en rajoutant aux applications de Google quelques icônes supplémentaires. Oppo se signale négativement en embarquant d’office trois applications Amazon, Samsung force le téléchargement de six applications, dont celle de Decathlon. Chez tous ces constructeurs suivent quelques applications maison, en général assez claires et utiles. Toutefois, on regrette que les icônes de ces applications se ressemblent trop chez Vivo et Oppo : on peine à les retrouver en un clin d’œil sur la page d’accueil.
La plupart des smartphones testés embarquent un lecteur d’empreintes digitales sur leur flanc, qui permet de les déverrouiller. Ce lecteur est tout aussi facile à utiliser que les lecteurs plus classiques logés sous l’écran équipant les Realme et Oppo, tout en s’avérant plus fiable et plus rapide.
Malgré la présence d’une radio FM, le smartphone de Vivo est distancié : ses réglages sont particulièrement pauvres. Ses concurrents sont très proches les uns des autres, ils offrent un choix de paramètres moyennement étoffé et partagent bon nombre de fonctions avancées : mode « pilotage à une main », panneau d’infos paramétrables qui s’affiche sur un coin de l’écran lorsque celui-ci est éteint, choix de la taille des rangs d’icônes sur l’écran principal, réglage détaillé des notifications, etc.
Le Samsung se distingue par un mode d’écran 90 Hz qui rend l’affichage plus fluide, du moins aux yeux des utilisateurs qui le perçoivent – une minorité. Le Xiaomi embarque un port infrarouge qui permet d’en faire une télécommande universelle. Tous, excepté l’Oppo, sont équipés d’une antenne NFC.
En journée, ces cinq smartphones prennent de belles images et ratent rarement un cliché dans les grandes largeurs. Les problèmes sont cependant plus fréquents avec le Realme, qui a une fâcheuse tendance à accentuer la netteté des images au point qu’elles deviennent agressives, tout particulièrement lorsqu’on photographie la nature.

Certains smartphones font des choix esthétiques qui peuvent diviser : le Xiaomi capture des images particulièrement claires, le Vivo des clichés un brin sombres. C’est une affaire de goût. La nuit, l’Oppo perd les pédales et commet beaucoup d’erreurs. La plupart de ses concurrents tirent des photos nettement plus honorables, surtout le Realme, à condition d’activer son mode nuit, hélas un peu caché dans ses menus. Les photos du Vivo et du Xiaomi sont un peu moins claires, mais elles demeurent plus correctes lorsqu’on ne fait pas l’effort d’activer le mode nuit.

Le Vivo et l’Oppo sont privés de l’objectif « super grand angle » qui équipe leurs concurrents : ils voient moins « large ». Cela les privera de photos de vacances spectaculaires – certains paysages ou villages charmants par exemple. Sur le Samsung, le Realme et le Xiaomi, le super grand angle capture des images moins belles que l’objectif principal, mais tout de même assez agréables. Quand la nuit tombe, ces clichés deviennent franchement mauvais – ceux du Xiaomi moins que les autres. Côté zoom, les images de détails sont ratées, sauf chez Oppo, le seul à offrir un zoom X5 acceptable quand la lumière est abondante.
Côté son, tous ces smartphones sont équipés d’une prise casque de qualité correcte, voire bonne pour le Vivo et le Xiaomi. En revanche, les haut-parleurs de ces mobiles ne sont que passables. Celui de l’Oppo est si désagréable qu’on ne pourra même pas l’utiliser pour diffuser un podcast. Les haut-parleurs du Vivo et du Xiaomi s’en sortent moins mal.
Côté vidéo, ces smartphones sont presque tous équipés d’un écran Oled, une fonction jadis réservée aux mobiles haut de gamme : les jeux vidéo et les films à l’ambiance sombre se détachent sur un arrière-plan parfaitement noir, et c’est agréable. Seul le Vivo fait l’impasse sur l’Oled ; son écran LED classique de résolution passable (1 600 x 720 pixels) n’est pas un compagnon idéal pour les films et séries.
Côté jeux 3D, l’Oppo est à éviter : trop lent, il peine à faire tourner des jeux comme PUBG correctement. Les mobiles de Samsung et Vivo sont un peu plus rapides, mais si vous souhaitez pouvoir lancer la plupart des jeux 3D pendant encore quelques années, mieux vaut opter pour le Realme et le Xiaomi, nettement plus rapides. Leurs performances s’approchent de celles d’un smartphone haut de gamme de 2018.
Avec leur énorme batterie de 5 000 Mha, ces mobiles offrent une très bonne autonomie, qui peut atteindre deux jours si l’on joue peu et qu’on regarde des vidéos avec modération. Le Samsung surnage : son autonomie permet de tenir trois jours, à condition de modérer l’usage de toutes ses applications. Ces smartphones ne peuvent pas être alimentés par un chargeur sans fil. Remplir leur batterie demande une heure et quinze minutes environ – et même deux heures pour le Samsung et le Vivo.
Avec leur pourtour et leur dos en plastique, ces smartphones marquent la moindre petite griffe : il faudra impérativement leur offrir une coque de protection. Leur fabrication tout plastique laisse craindre le pire en cas de chute : ce matériau très souple ne protégera pas l’électronique interne comme le ferait un pourtour en aluminium. En cas de casse, on devrait toutefois pouvoir réparer sans trop de difficulté le Samsung, qui obtient une assez bonne note de réparabilité. La note de ses concurrents est plus moyenne, voire assez mauvaise pour le Realme.
Aucun de ces mobiles n’est étanche, seul l’Oppo est vendu comme résistant à une pluie légère, mais pas à une immersion. Leurs menus sont assez fluides, mais on peut craindre qu’ils ralentissent sous deux ou trois ans, surtout ceux du Samsung, dont le processeur et la mémoire ne sont pas des plus rapides. Le Realme et le Xiaomi sont les moins mauvais élèves à cet égard. Globalement, ces smartphones ne sont pas conçus pour durer.
Pour environ 200 euros, vous pouvez donc vous offrir un smartphone polyvalent, auquel rien d’essentiel ne manque, mais qui ne durera probablement pas cinq ans. Comme souvent ces dernières années, notre choix se porte plutôt sur le mobile de Xiaomi. Le Mi Note 10s est le smartphone à la partition la plus équilibrée, aux fausses notes les plus rares. Il semble un peu plus durable et plus simple à utiliser que ses concurrents.
Xiaomi Redmi Note 10S
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Mais son avance est si ténue que deux autres smartphones peuvent parfaitement faire le poids. Le Samsung A22 offre la meilleure autonomie de ce comparatif et ne souffre d’aucun défaut rédhibitoire.
Samsung A22
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Le Realme est un bon choix également, plus durable que le Samsung, grâce à ses composants électroniques relativement rapides, et un peu plus autonome que le Xiaomi. Plus équilibré en somme.
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