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Masques anti-Covid, ces déchets qui polluent nos plages

Les masques anti-Covid jetés après usage constituent une menace pour l’écosystème marin. C’est l’alerte lancée par des chercheurs de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan après une étude réalisée dans cinq plages situées au nord du Maroc.

Vous l’avez sans doute remarqué. Certains usagers préfèrent jeter leurs masques anti-Covid après utilisation, au lieu de les placer dans les poubelles ou bacs à ordures. Un comportement qui menace l’environnement. Une attitude déplorable qui prend plus d’ampleur sur les plages, lieux de convergences par excellence. Pour mesurer son impact dans ces endroits très fréquentés, trois doctorants du département de biologie de la Faculté des sciences de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan ont réalisé une étude sur cinq plages situées au nord du Maroc, à M’diq, Fnideq, Martil, Azla, et Kaa Asrasse.

Ces recherches se sont déroulées entre février et avril 2021, à travers seize campagnes d’échantillonnage. Les découvertes sont étonnantes. 321 masques y ont été retrouvés, dont 96% jetables, révèlent les enquêteurs dans un article publié dans le volume 174 (janvier 2022) du journal scientifique Marine Pollution Bulletin. D’après les chercheurs, les plages touristiques qui offrent des services récréatifs étaient les plus polluées, en l’occurrence celles de Fnideq, M’diq et Martil. Cela s’explique, selon eux, par la forte affluence de baigneurs constatée dans ces plages urbaines, par rapport à celles de villégiature à Azla et Kaa Asrasse.

Forte densité durant l’été
La plage de Martil était la plus polluée avec 105 masques, suivie par celle de Fnideq avec 99 articles, M’diq (54), et les plages d’Azla et de Kaa Asrasse avec respectivement 39 et 24 articles. «Pendant la pandémie de Covid-19, les masques faciaux sont devenus un type courant de déchets envahissant de nombreux environnements différents, y compris les plages touristiques. Cependant, la présence de masques de protection contre le virus du Covid19 sur les plages marocaines menace le milieu marin avec une nouvelle forme de pollution plastique».

Les biologistes marocains se sont également intéressés à la densité de ces déchets et ont constaté qu’elle variait en fonction des périodes de réalisation des enquêtes. Ils ont trouvé 23% du nombre total des masques lors des trois premières descentes effectuées en février, contrairement au faible nombre enregistré durant les mois d’avril et mai, qui ont coïncidé avec le Ramadan. «La densité maximale de masques jetés constatée au cours du mois de juin a un taux de 41%», soulignent-ils. Ce qui est tout à fait compréhensible, si l’on sait que les plages refusent du monde durant la période estivale. Même si «ces plages sont nettoyées par la municipalité tous les jours pendant la saison estivale».

Ces masques constituent une grave menace pour l’écosystème marin, de par leurs composants. Ils sont fabriqués à partir d’une matière plastique qui ne se dégradable qu’après plusieurs années. D’où la nécessité de lutter contre cette source de pollution, avant qu’elle ne prenne des proportions inquiétantes. «Compte tenu du grand nombre de masques introduits sur ces plages, nous émettons l’hypothèse que la pollution microplastique pourrait augmenter drastiquement en Méditerranée marocaine dans les années à venir.

Des efforts importants sont nécessaires pour réduire ce type de déchets», alertent les chercheurs, qui indiquent en outre que ces bavettes constituent également une menace pour la faune, particulièrement les oiseaux marins.

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