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L’Inde, usine mondiale de vaccins, à la rescousse face au coronavirus

Connue pour être la « pharmacie du monde », l’Inde est aussi championne des vaccins. Dans la ville de Pune, au sud-est de Bombay, le Serum Institute of India (SII), plus gros fabricant mondial, s’est lancé à corps perdu dans la guerre contre le Covid. Jusqu’alors, l’entreprise de Cyrus Poonawalla (6e fortune du pays, évaluée par Forbes à 11 milliards de dollars) produisait chaque année 1,5 milliard de doses contre la poliomyélite, la diphtérie ou le tétanos. Dès avril 2020, son patron s’est rapproché du groupe britannique AstraZeneca, dont il a commencé à fabriquer le vaccin à partir de juillet, sous le nom de Covishield. Un pari fou car, à l’époque, les essais cliniques commençaient à peine. « En quelques semaines, nous avons recruté 400 personnes et investi 650 millions d’euros pour construire cinq lignes de production réservées aux vaccins anti-Covid-19 », raconte un porte-parole.

Deux autres firmes en lice

Entre-temps, le Covishield a été validé par les autorités indiennes, le 3 janvier. Treize jours plus tard, le Premier ministre Narendra Modi donnait le coup d’envoi de la vaccination. En trois semaines, 6 millions de personnes ont reçu une première injection. Objectif du SII, qui a déjà produit 100 millions de doses : vacciner 300 millions d’Indiens d’ici à l’été et fournir 600 millions de doses au Gavi, l’alliance internationale chargée d’approvisionner les pays pauvres. Le géant indien ne veut pas en rester là : il poursuit ses recherches sur deux sérums maison et se prépare à produire à compter de mars 1 milliard de doses du Covovax, le vaccin de la biotech américaine Novavax.

Parallèlement, une petite société de Hyderabad, Bharat Biotech, a lancé son vaccin, Covaxin, avec le soutien du Conseil indien de la recherche médicale. Ce produit a reçu le feu vert des autorités en même temps que le Covishield, sous la pression du parti nationaliste au pouvoir. Ce qui a déclenché une vive polémique car les tests cliniques de ce sérum ne sont pas terminés. « La Russie et la Chine ont elles aussi démarré les injections de leurs vaccins avant la fin des essais cliniques, relève le politologue Pratap Bhanu Mehta. La question est de savoir quel effet aura la précipitation autour du Covaxin sur sa commercialisation dans le monde, car ce produit n’est expérimenté qu’en Inde. » Le Covaxin est administré sur la base du volontariat et personne n’est en mesure de dire combien de doses ont été injectées à ce jour.

Une troisième firme indienne est sur les rangs, Zydus Cadila, dont le vaccin ZyCoV-D est entré, le 5 février, dans la dernière phase de ses essais. Elle espère produire 150 millions de doses pour l’Inde cette année. En attendant, le SII de Pune exporte le vaccin d’AstraZeneca vers le Bangladesh, le Népal, la Birmanie, le Bhoutan et les Maldives. Des millions de doses made in India se répandent déjà en Asie.

Rajesh Lawale (à New Delhi)

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