
Dans une tribune publiée dans le New York Times, l’économiste américain souligne la capacité d’adaptation de l’économie française, souvent moquée outre-Atlantique mais aussi capable de faire taire les critiques.
La France a-t-elle désormais un autre visage en Amérique? En retard, rigide, fragile… Dans une tribune publiée dans le New York Times la semaine dernière, le prix Nobel d’Economie Paul Krugman a listé les critiques faites au pays ces 30 dernières années… pour mieux les pourfendre.
Contre toute attente, l’économiste américain a rendu un hommage appuyé à l’hexagone, qu’on enterre parfois un peu trop rapidement. “Les données n’ont jamais réellement soutenu ce négativisme” tranche-t-il. Promise à rejoindre les pays du sud de l’Europe, la France a pourtant affiché une des meilleures croissances européennes en 2021.
Et si le PIB par habitant est plus faible qu’aux Etats-Unis, c’est tout simplement parce que les Français travaillent moins. “Ils prennent des vacances” note-t-il. Donc ce PIB plus faible “reflète principalement un choix plutôt qu’un problème.”
Les aides ont joué leur rôle
Meilleur exemple, selon lui, de cette résilience française: la gestion de la crise sanitaire sur le plan économique. “De nombreux économistes utilisent le pourcentage d’adultes en emploi, âgés de 25 à 54 ans, comme indicateur des conditions du marché du travail” explique-t-il. “La France a non seulement réussi à éviter une chute massive de l’emploi, mais a également dépassé son niveau d’avant la pandémie.” Contrairement aux Etats-Unis…
Une réussite qui s’explique par la politique du “quoi qu’il en coûte” décidée par Emmanuel Macron, et notamment le chômage partiel qui a “maintenu le lien entre les travailleurs et leurs employeurs”. A cela s’ajoute le maintien des écoles qui a aussi permis aux parents de reprendre leur emploi.
“Je ne veux pas idéaliser l’économie française ou la société française, qui ont toutes les deux beaucoup de problèmes” tempère Paul Krugman. Mais “à une époque où les républicains [américains, ndlr] dénoncent comme un ‘socialisme’ destructeur tout effort pour rendre l’Amérique moins inégalitaire, il faut savoir que l’économie de la France – qui n’est pas socialiste mais se rapproche beaucoup plus du socialisme que tout ce que les démocrates pourraient proposer – se porte plutôt bien.”