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L’espace, une gigantesque poubelle de débris spatiaux au-dessus de nos têtes

Alerte, une fusée incontrôlable va s’écraser sur la Terre ! Le 4 novembre, Pékin prévenait que sa Longue Marche-5B allait tomber du ciel, sans pouvoir préciser le lieu. Quelques jours plus tard, c’est sur une plage de l’île Busuanga, aux Philippines, qu’étaient trouvés des débris métalliques de plusieurs mètres de long, certains marqués du drapeau chinois. L’histoire se répète car, en juillet, l’étage d’une autre fusée chinoise, du même modèle, avait semé l’inquiétude. A quelques heures du crash, il était impossible de déterminer sa localisation. Finalement, les 22 tonnes de l’engin avaient plongé dans l’océan Indien.

« Il n’y a pas moyen de prédire avec précision le point d’impact, reconnaît Christophe Bonnal, de la direction de la stratégie au Centre national d’études spatiales (CNES), à Toulouse. Dix jours auparavant, la zone concernée est de 1,2 million de kilomètres, la veille de 120 000 kilomètres, et une heure avant de plus ou moins 2 700 kilomètres. » Dans ces conditions, impossible d’évacuer les populations. Or, chaque jour, un objet de plus de 10 centimètres revient sur la Terre, et c’est le cas tous les quatre jours pour un satellite ou un étage entier. Tous brûlent en grande partie en entrant dans l’atmosphère, mais de 10 % à 40 % de leur masse reste intacte.

« Nous savons dire où ils ne vont pas tomber, mais pas où ils vont s’écraser », résume cet expert, par ailleurs président du comité débris orbitaux de l’Académie internationale d’astronautique. Si le risque de faire des victimes est limité – seulement 3 % de la surface du globe étant réellement habitée, les mers et les déserts en couvrant plus des trois quarts –, le danger existe. En août, un éleveur de moutons australien a trouvé dans son champ un morceau de métal de plus de 2 mètres de haut, provenant de l’une des missions de SpaceX, la firme d’Elon Musk. D’autres débris spatiaux ont été retrouvés dans des propriétés voisines.

Impact sévère quelle que soit la taille

Ces données illustrent l’un des dangers inhérents à la prolifération des débris, l’autre étant le risque de collision dans l’espace, où les satellites sont de plus en plus nombreux. En dix ans, leur nombre en activité est passé de 900 à 6 750. Avec le développement des constellations (Starlink, Kuiper et celle du programme chinois), il pourrait atteindre les 40 000 à l’horizon 2030.

Quant aux débris, à ce jour, l’Agence spatiale européenne en a recensé 36 000 de plus de 10 centimètres, dont 5 000 satellites inactifs. Les plus petits objets, inférieurs au centimètre voire au millimètre, sont estimés à une centaine de millions. Quelle que soit leur taille, l’impact est sévère. « Un débris en aluminium de 1 millimètre de rayon, c’est l’équivalent d’une boule de bowling lancée à 100 kilomètres/heure [km/h], à un centimètre, c’est une Renault Laguna roulant à 130 km/h et, à 10 centimètres, c’est une charge de 240 kilos de TNT, souligne Christophe Bonnal. D’où l’importance de surveiller en permanence leur évolution. »

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