
François, c’est un gars en pleine forme qui s’entraîne régulièrement, qui fait des compétitions de type CrossFit, un gars en santé qui fait attention à ce qu’il mange. Ce n’est pas un gars avec des facteurs aggravants
, raconte son père, Paul Beaulieu.
Pourtant, la COVID-19 ne lui a pas fait de cadeau.
Dans une publication publiée sur Facebook, Paul Beaulieu relate les événements qui ont mené son fils à l’hôpital le 1er janvier.
La conjointe de François est infirmière. Elle a rapporté la maladie à la maison malgré toutes les précautions. Elle était asymptomatique. Seul le test hebdomadaire que les travailleurs de la santé doivent subir a pu révéler la présence du virus
, écrit Paul Beaulieu.
François, lui, a eu moins de chance. Plus les jours passaient, plus les symptômes s’aggravaient : d’une simple toux, il a finalement développé des difficultés respiratoires.
Sous respirateur artificiel
Le 1er janvier, il se rend à l’hôpital. Il est immédiatement admis à l’urgence. Deux heures plus tard, il est transféré aux soins intensifs et mis sous respirateur artificiel.
Ce n’est pas juste un virus pour les autres, un virus pour les vieux en mauvaise santé
, prévient son père qui a accepté de nous décrire la situation au téléphone.
Paul Beaulieu veut sensibiliser la population au respect des règles, alors que la transmission du virus ne s’essouffle pas au Québec, malgré le confinement des Fêtes.
Réfléchissez avant de passer outre aux recommandations ou avant de partir en voyage. Dites-vous que quelqu’un que vous connaissez est peut-être déjà infecté et il ne le sait pas… Et vous, vous le saurez peut-être trop tard.
Sa publication a été partagée plus de 1000 fois sur Facebook.
Une dizaine de jours dans le coma
François Beaulieu est hospitalisé à l’unité COVID-19 de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Son père explique qu’il restera dans le coma pendant 10 jours.
Le temps de guérir ses poumons. Mais après, il y a une récupération qui devra se faire, donc j’ai bien l’impression qu’il en a pour quelques mois
, dit-il.
Même si les médecins ne craignent pas pour la vie de François, la famille Beaulieu est sous le choc
.
On fait super attention et, malgré tout, il se retrouve dans le coma.
François Beaulieu fait partie des 20 personnes de 40 à 49 ans actuellement hospitalisées aux soins intensifs en raison de la COVID-19 au Québec. Les risques de mourir de la maladie sont minces dans cette tranche d’âge, soit 0,4 %.
Toutefois, les moins de 50 ans restent plus longtemps aux soins intensifs et monopolisent plus de ressources que les personnes plus âgées, selon François Marquis, chef de services des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal.
Il explique que, puisque les jeunes sont souvent en meilleure santé, ils ont la possibilité de prolonger leur séjour en soins intensifs, contrairement aux personnes plus âgées qui vont souvent mourir de la maladie. Cela peut bloquer des lits pendant très longtemps et ça monopolise les ressources
, explique-t-il.
Plus de cas, plus de risques
L’état de santé de son fils a poussé Paul Beaulieu à réfléchir à l’incidence des gestes de tout un chacun sur le reste de la société.
Il y a de plus en plus de cas, alors ça nous frappe de plus en plus près. […] Pendant la première vague, je ne connaissais personne qui avait la COVID. Depuis le mois de décembre, ça fait cinq personnes que je connais qui l’ont eue. C’est important que les gens sachent que leurs actions ont des effets sur d’autres personnes. Le virus, il est dangereux
, conclut Paul Beaulieu.