La console de Magnavox se contrôlait à l’aide de manettes à piles dotées de trois petites roulettes. L’appareil fonctionnait avec des cartouches, mais pas de la même manière que l’on connaît aujourd’hui avec les engins modernes : les programmes étaient intégrés à même la console, et les cartouches servaient à exécuter le jeu désiré.
Aucun son ne sortait du téléviseur lorsque la machine était branchée. Les scores n’étaient pas enregistrés non plus – il fallait les inscrire à la main, sur un carton fourni dans la boîte d’Odyssey. Celle-ci contenait également des dés et des cartes à jouer.
Ne possédait pas cette console qui le voulait : l’appareil se détaillait à 100 $ US, soit l’équivalent aujourd’hui d’environ 950 $ CA, selon le quotidien français Le Monde.
Il s’agit par ailleurs de l’une des raisons pour laquelle la console n’a pas été un succès commercial et qu’elle est tombée dans l’oubli. Elle s’est écoulée à quelque 350 000 exemplaires, d’après ce que détaille le site du Musée national d’histoire américaine (Nouvelle fenêtre).
Un tournant pour l’industrie du jeu vidéo
Odyssey a tout de même marqué un virage pour l’industrie vidéoludique, puisqu’elle est la première à avoir été vendue au grand public. Avant les années 1970, les consoles étaient réservées à un groupe restreint de personnes, notamment dans un cadre universitaire ou militaire.
Il faut dire que l’un des cerveaux derrière cette invention est Ralph Baer, un ingénieur américain qui travaillait à l’époque pour l’entreprise de systèmes électroniques militaires Sanders, avant que le concept de ce qu’il a appelé la Brown Box
(boîte brune) ne soit racheté par Magnavox.
Même les bornes d’arcades n’avaient pas encore connu leur ascension, et elles étaient produites en faible quantité.
La console de Magnavox a aussi eu un poids dans l’origine du jeu de tennis Pong par Atari. En effet, les créateurs du populaire titre s’en sont inspirés pour bâtir ce premier succès vidéoludique, sorti sur une borne d’arcade quelques semaines après Odyssey.
Magnavox a par ailleurs intenté des poursuites judiciaires contre Atari, plaidant que le cocréateur de l’entreprise, Nolan Bushnell, avait plagié Odyssey à la suite d’une démonstration de l’engin en avant-première. Le pionnier de l’industrie du jeu vidéo a remporté sa bataille.
Plusieurs brevets de Magnavox et Ralph Baer déposés quelques années plus tard concernant les jeux vidéo sur téléviseur à tube cathodique ont fait remporter à l’entreprise américaine une série d’autres batailles juridiques contre quiconque se lançait dans cette industrie dans les années 1970 et 1980, selon Le Monde.
D’après le quotidien américain New York Times, ces succès répétés en cour ont rapporté quelque 100 millions de dollars américains (environ 137,6 millions de dollars canadiens) à Magnavox.