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Franck Riester: “L’Europe a été trop naïve depuis des années” – La Tribune

LA TRIBUNE – Quel bilan tirez-vous du commerce extérieur en 2020 ? Et quelles sont les perspectives pour 2021 ?

FRANCK RIESTER – Le commerce international a évidemment été perturbé par la crise sanitaire mondiale. Pour la France, deux secteurs ont été particulièrement frappés : l’aéronautique et le tourisme. La France va vraisemblablement enregistrer un déficit de l’ordre de 80 milliards d’euros sur la balance commerciale des biens. Pour autant, il y a une reprise de l’activité à l’export depuis septembre. Ce n’est pas encore un retour à la normale mais les échanges ont dépassé 90% de leurs niveaux de 2019 depuis quelques mois, c’est la dynamique que nous recherchions avec nos mesures de soutien et de relance de l’export et nous devons maintenant aller plus loin.

Comment la France peut-elle surmonter ces difficultés à l’international ?

Face à la crise, notre stratégie consiste avant tout à améliorer la compétitivité de notre pays, comme nous le faisons depuis 2017 avec la suppression de l’impôt sur la fortune, la baisse de la fiscalité du capital, de l’impôt sur les sociétés, des impôts de production, et l’assouplissement du marché du travail. D’autres réformes comme la loi Pacte ou la loi Asap sont venues simplifier notre cadre réglementaire et renforcer notre compétitivité.

Cette compétitivité est essentielle pour notre attractivité et amplifier la capacité de nos entreprises à se déployer à l’international. Nous voulons également renforcer notre stratégie industrielle filière par filière, en renforçant les relocalisations avec le plan de relance autour des secteurs clés. Elle passe également par la réflexion que nous menons sur les chaînes de valeur au niveau de l’Union européenne. C’est l’un des axes de la révision de la politique commerciale de l’Union européenne. Il faut regarder comment l’Europe peut diversifier ses approvisionnements, mais aussi constituer des stocks stratégiques voire des capacités de production autonomes là où c’est nécessaire, en s’appuyant aussi sur ses proches partenaires.

Comment faire pour augmenter le nombre d’entreprises françaises exportatrices ?

Il y a environ 130.000 entreprises exportatrices en France contre 220.000 en Italie et 300.000 en Allemagne. Au-delà de la compétitivité, il y a un vrai besoin d’accompagnement des entreprises. Des progrès ont été faits depuis plusieurs années pour mettre la France au niveau de ses concurrents, et nous accélérons cette dynamique avec le plan France Relance. La Team France Export créée en 2018 dispose aujourd’hui de moyens d’accompagnement et de financement des entreprises qui sont démultipliés par le volet export de France Relance avec une enveloppe dédiée de 247 millions d’euros. Le but est de diminuer les coûts de prospection des entreprises avec le Chèque relance export, de développer le volontariat à l’international en entreprises avec les chèques VIE, de réduire les risques et d’apporter la trésorerie nécessaire à nos exportateurs avec l’assurance-prospection et l’assurance-crédit, et de promouvoir la marque France à l’international.

Concrètement, comment ce plan de relance export tour se met-il en place ?

J’ai tenu à rendre très visible l’action sur le terrain de la Team France Export, qui rassemble l’Etat, les Régions, les CCI, Business France, Bpifrance, mais aussi les conseillers du commerce extérieur et les entreprises privées d’accompagnement à l’international, en lien avec les organisations patronales. Dans chaque région, un webinaire a été organisé pour mieux expliquer notre stratégie à l’international, répondre aux questions et faire connaître le volet export de France Relance et les opportunités qu’il offre. Plus de 4.500 entreprises se sont connectées, et les premiers résultats sont là avec l’octroi de plus de 1400 chèques au…

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