
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, mardi 5 janvier, son rapport sur ses consultations de 2020 le dans le cadre de l’article IV de ses statuts en consultation avec le Maroc. Il prévoit un contexte économique plutôt « stable » mais marqué par « l’incertitude » et revient sur le rachat par le Maroc de la ligne de précaution et de liquidités (LPL).
Le Conseil d’administration du FMI a conclut les consultations de 2020 au titre de l’article IV avec le Maroc et prévoit toujours une forte récession de -7,2% pour le pays en 2020 et une rebond l’année suivante à 4,5% de la croissance.
Les effets combinés de la sécheresse et de l’impact de la pandémie du coronavirus qui vient de subir une nouvelle claque avec l’apparition d’une mutation plus contagieuse rend les prévisions incertaines et pas très favorables.
Le FMI note que l’économie du Maroc qui est une économie ouverte, qui dépend du commerce dont celui associé aux principales chaines de valeur mondiales, des envois de fonds, du tourisme et de l’importation d’énergie, pourrait être durement affectée par des changements au niveau de l’économie mondiale.
Le Fonds cite à titre d’exemple, la possibilité d’une hausse des prix du pétrole, d’une politique de protectionnisme économique des grandes puissances mondiales et la relocalisation de ses entreprises et usines notamment celles de l’automobile
Selon Maximilien Queyranne, senior économiste au sein du FMI, le Maroc essaie de compléter et de finaliser son cadre de résolution et de gestion de crise, et reste « en bonne position pour son secteur financier, en tous cas jusqu’ici », a-t-il noté lors d’une conférence mardi, avec les membres de la mission du FMI au Maroc.
Les experts du FMI ont affirmé que Bank Al Maghrib joue son rôle en effectuant des « stress tests » pour évaluer sa capacité à palier à la crise provoquée par le coronavirus. Néanmoins dans le rapport de l’institution financière mondiale, Bank Al Maghrib est appelée BAM à « intervenir rapidement pour remédier aux faiblesses des secteurs financiers ».
Concernant la croissance du Maroc, « il est possible que la croissance va être un peu meilleure que nos prévisions dans le rapport » et plus proches de celles des autorités marocaines, a indiqué Roberto Cardarelli, chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI), chargé du Maroc.
Il a cependant relevé « beaucoup d’incertitudes » qui planent. Il a estimé à ce titre que le rythme et l’efficacité du processus de vaccination au Maroc et dans les pays partenaires, va être un déterminant important.
Quant au récent rachat de la ligne de précaution et de liquidités (LPL) du FMI par le Maroc, Roberto Cardarelli a indiqué qu’ »il s’agit d’une décision qui s’inscrit parfaitement dans la philosophie de l’utilisation de la ligne de précaution et de liquidités ».
Et d’ajouter qu’elle a été utilisée dans le cadre de son rôle en calmant la situation en avril 2020, et « en ce moment, je dirais que le Maroc a des niveaux de réserves internationales très solides et confortables » avec environ 7 mois d’importations. Au niveau du coût de financement en dollars sur les marchés internationaux pour le Maroc est tombé à un niveau très bas, a-t-il affirmé, en prenant pour exemple, l’émission de bons du trésor en décembre.
« Si on considère tous ces facteurs, les raisons pour lesquelles les autorités ont décidé de rembourser les fonds deviennent claires. Je dirais qu’il est complètement normal et conforme à la philosophie d’utilisation de la ligne de crédit et en ce moment nous prévoyons que le niveau des réserves va rester solide dans l’avenir et dans ce contexte, je crois qu’il s’agit d’une décision que nous pouvons comprendre et que c’est la décision juste pour le Maroc », a-t-il affirmé.