
Certes, l’obsession est ancienne. Elle n’en est pas moins surprenante. Non pas qu’il n’y ait aucune légitimité à concevoir une réforme du régime des retraites. Penser un régime à points, universel et flexible, assurant l’autonomie de chacun dans le cadre de la solidarité nationale serait un véritable progrès. On peut même s’entendre sur l’idée que la retraite à 60 ans, conquête sociale à la portée si symbolique, fut, au même titre que les 35 heures (même si celles-ci remportent la palme), un choix malheureux au moment où l’espérance de vie bondissait, où les carrières étaient encore linéaires et le patrimoine immobilier était plus facile à constituer. Pour autant, on ne peut que s’étonner de la ferveur avec laquelle le président de la République et la Première ministre prêchent pour une réforme dont ils savent parfaitement qu’elle n’est qu’anecdotique en comparaison des chantiers gigantesques auxquels doit s’attaquer le pays.