Pour l’institution de Bretton Woods, le Maroc doit baisser son niveau d’endettement et élargir l’assiette fiscale en même temps qu’il met en oeuvre ses ambitieux réformes sociales.
Le Fonds monétaire international (FMI) continue de faire confiance au Maroc. Selon ses services, le Royaume devrait connaître 6,3% de croissance en 2021; de quoi compenser la récession due à la pandémie de Covid-19 de 2020, de l’ordre justement de -6,3%. Une conclusion que l’institution de Bretton Woods a tirée suite à une visite effectuée du 30 novembre au 10 décembre 2021 par une de ses équipes.
A cet égard, le chef de cette équipe, Roberto Cardarelli, a estimé que “la crise sanitaire a été maîtrisée et [que] l’économie marocaine rebondit”. Une “performance” qui, selon lui, “s’explique par la poursuite de la relance budgétaire et monétaire, le rebond des exportations, le dynamisme des envois de fonds et la récolte exceptionnelle après deux années de sécheresse”. Et d’ajouter par ailleurs que la tendance haussière de la croissance devrait se poursuivre en 2022, pour atteindre 3%.
Taux d’endettement public
En outre, le FMI voit d’un très bon oeil le déploiement du nouveau modèle de développement (NMD) qui avait été présenté devant le roi Mohammed VI le 8 mai 2021 au palais royal de la ville de Fès. Pour lui, les “réformes” qu’il porte “ont le potentiel de générer une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive et durable pour le Maroc”.
Voeu également partagé par le gouvernement. D’ailleurs, son chef, Aziz Akhannouch, a longuement échangé, le 10 décembre 2021, en visioconférence avec l’équipe de M. Cardarelli et leur a notamment indiqué que “sous le leadership de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, l’Exécutif déploie une vision ambitieuse, répondant aux attentes exprimées par les Marocains”. Dans ce sens, il a mis l’accent sur la réforme de la santé et de la protection sociale, de l’éducation, de la promotion de l’emploi et de l’administration.
Du fait du coût que doit engendrer le NMD, le FMI estime toutefois que le Maroc ferait mieux de “séquencer” la mise en oeuvre du modèle au lieu de chercher à aller vite en besogne. Ce qui, enfin, renvoie à l’inquiétude exprimée par le fonds vis-à-vis du taux d’endettement public, qui s’apprête vraisemblablement à dépasser le taux de 100% du produit intérieur brut (PIB).
Pour le FMI, le Maroc doit faire en sorte à revenir au seuil de 65% d’avant la Covid-19, impliquant notamment non seulement qu’il serre la ceinture, mais surtout qu’il fasse aboutir la réforme fiscale qu’il a adoptée cette année 2021. En d’autres termes, élargir l’assiette des impôts, de sorte à ce que tout le monde passe à la caisse pour financer le système social. Le gouvernement Akhannouch saura-t-il capter le message?.