
(Agence Ecofin) – Baptisé Echonoma, le dispositif développé par la start-up Veezaviz ne nécessite pas de parler la langue des signes pour échanger avec une personne sourde. Les concepteurs, Ella Savatia et Lumona Mulengwa espèrent qu’il sera adopté dans les milieux professionnels.
Veezaviz, start-up spécialisée dans les technologies d’assistance au Kenya, s’appuie sur l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle afin d’éliminer les obstacles à l’accessibilité pour les personnes sourdes. Son produit phare dénommé Echonoma est un dispositif d’assistance pour malentendants, qui décode la langue des signes en audio ou en texte. L’application a deux options principales, celle qui traduit à partir de la langue des signes et l’autre option qui traduit vers la langue des signes.
L’utilisateur n’a pas besoin de comprendre le langage des signes. La personne sourde s’exprime sur la plateforme, et les phrases traduites en anglais s’affichent dans la boîte de discussion. Par la suite, la voix du destinataire est captée par le système d’Echonoma, qui le convertit en texte pour continuer la discussion dans le chat. Le dispositif permet ainsi de combler la barrière de communication existante entre les personnes sourdes et leurs destinataires.
Elly Savatia et Lumona Mulengwa, sont les fondateurs de Veezaviz. Avec leur équipe, ils ont conçu Echonoma après avoir constaté que les personnes vivant avec un handicap sont très souvent exclues des systèmes de santé, de l’éducation, du marché professionnel entre autres.
« Notre mission est de donner une voix aux sourds pour qu’ils puissent communiquer leurs désirs, leurs ambitions et leurs préoccupations », renseignent-elles.
@Ellysavatia and @Lum_ona pitching our social enterprise to investors at the Startup Kenya Summit. They spoke about our AI innovation, business model and plans to grow our presence in Kenya and East Africa.
#Kenyainnovationweek pic.twitter.com/umHZmYUR0y— Veezaviz (@veezaviz) December 8, 2021
Au Kenya, très peu de personnes dans les institutions publiques ont la capacité de communiquer et de comprendre la langue des signes, ce qui a tendance à exclure les personnes malentendantes. En plus d’éliminer les obstacles à l’accessibilité au langage pour les personnes sourdes, Echonoma peut être utilisé dans les domaines comme les hôpitaux, les banques où des informations sensibles sont partagées.
Si le projet a rencontré des difficultés lors de la collecte des données et de la formation du logiciel pour coder les signes de différentes personnes, le dispositif Echonoma se fait connaître progressivement. Les fondateurs travaillent désormais à établir des partenariats avec des organisations afin d’intégrer leurs technologies dans leurs actions en vue de les aider à devenir plus inclusives.
Aïsha Moyouzame