Les secteurs de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, de l’événementiel et du sport veulent éviter d’être l’objet de nouvelles restrictions. Alors qu’un conseil de défense sanitaire doit avoir lieu lundi, plusieurs organisations patronales de ces secteurs ont publié, samedi 4 décembre, un communiqué commun appelant le gouvernement à « accélérer la stratégie d’incitation vaccinale » pour lutter contre la cinquième vague de Covid-19.
« Si de nouvelles restrictions sanitaires devaient être prises (…), nous demandons qu’elles visent prioritairement l’obligation vaccinale pour les personnes non vaccinées ne disposant pas de contre-indication médicale », écrivent l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, le Groupement national des indépendants, l’Union française des métiers de l’évènement, l’Union Sport & Cycle et Cosmos. Ces organisations représentant des entreprises des secteurs de l’hôtellerie-restauration, du monde de la nuit, du sport, des loisirs et du tourisme s’alarment des conséquences que pourraient avoir de nouvelles mesures de restriction visant l’ensemble des personnes d’entreprises déjà dans une « situation financière et psychologique (…) extrêmement précaire ».
« Le gouvernement doit épargner les secteurs HCR [hôtellerie, cafés, restauration], événementiel, sport et tourisme, qui ont le plus souffert des restrictions sanitaires depuis un an et demi », insistent ces organisations. Moins d’un mois avant les fêtes de fin d’année, la hausse des indicateurs sanitaires commence à alarmer le monde économique. Le secteur de l’événementiel connaît déjà une avalanche d’annulations ces derniers jours et la liste devrait s’allonger.
De nouvelles mesures de restriction ?
Alors que le nombre de contaminations quotidiennes augmente fortement et que le variant Omicron est désormais présent en France et en Europe, le gouvernement n’exclut pas d’annoncer de nouvelles mesures la semaine prochaine.
Un conseil de défense sanitaire aura lieu lundi pour « voir s’il y a lieu de prendre des mesures complémentaires », a précisé le premier ministre, Jean Castex, jeudi. « C’est une courbe [de contaminations] vertigineuse et donc c’est un conseil de défense réuni dans ce contexte », a pour sa part commenté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Pour le moment, le gouvernement mise sur deux armes pour se défendre face à cette aggravation de l’épidémie : « Il faut continuer de vacciner, vacciner, vacciner, [et] respecter les gestes barrières », a plaidé vendredi Emmanuel Macron, alors que la campagne de rappel vaccinal concerne tous les plus de 18 ans depuis dix jours. A ce jour, dix millions de Français ont reçu leur dose de rappel de vaccin contre le Covid-19, a annoncé le ministre de la santé, Olivier Véran, samedi soir. L’objectif que s’était fixé le gouvernement pour cette fin de semaine est donc atteint.
Mais à trois semaines de Noël, la convocation du conseil de défense signifie-t-elle le retour de restrictions ? « On fera, comme toujours, avec pragmatisme, proportion, et avec la même philosophie, une évaluation de la situation et des réponses à apporter », a déclaré Emmanuel Macron depuis Dubaï vendredi.
Nette dégradation des indicateurs
Depuis plusieurs semaines, la dégradation des indicateurs est nette en France. Samedi, 51 624 cas ont été recensés, soit une moyenne quotidienne sur les sept jours de plus de 40 000 cas, contre moins de 6 000 un mois auparavant. Une hausse qui se répercute aussi sur l’hôpital. Quelque 11 103 malades du Covid-19 sont actuellement hospitalisés en France, dont 2 058 dans les services de soins critiques, contre environ 6 600 et 1 000 un mois auparavant.
Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur « plan blanc », comme le CHU de Lille. Ce plan permet notamment la mobilisation de ressources supplémentaires afin de maintenir une prise en charge optimale des patients. « Cette décision importante a été prise, après débats en cellule de crise, au regard de l’évolution de la situation épidémique dans la métropole lilloise », a expliqué l’hôpital.
Selon les autorités sanitaires, le niveau d’incidence (la proportion de nouveaux cas) est désormais supérieur au pic de la quatrième vague : 342 cas pour 100 000 habitants la semaine dernière. Il est particulièrement élevé chez les enfants de 6 à 10 ans (750 pour 100 000), qui n’ont pas accès à la vaccination.