
Alors que les campagnes de vaccination enregistrent des retards dans de nombreux pays, notamment en Europe, le variant britannique du SARS-CoV-2 (appelé VoC 202012/01), considéré comme plus contagieux, continue de se propager sur la planète et les restrictions se durcissent.
La pandémie a fait au moins 1,8 million de morts dans le monde pour plus de 84,5 millions de personnes contaminées, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) dimanche 3 janvier.
L’Inde autorise deux vaccins
L’Inde a autorisé l’utilisation, « pour des situations d’urgence », de deux vaccins contre le Covid-19, l’un développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford et l’autre par la firme pharmaceutique indienne Bharat Biotech, a annoncé dimanche l’autorité locale de régulation du médicament.
Ces deux vaccins « sont approuvés pour un usage restreint dans des situations d’urgence », a annoncé le contrôleur général des médicaments du pays. Le premier ministre, Narendra Modi, a estimé que cette approbation, selon une procédure accélérée, constituait « un tournant décisif pour renforcer l’esprit de combat » et pour « accélérer la marche vers une nation plus saine et débarrassée du Covid ». L’Inde est le deuxième pays le plus touché par la pandémie, en nombre absolu de contaminations, avec plus de 10,3 millions de personnes concernées.
Aux Etats-Unis, 500 000 injections par jour
Aux Etats-Unis, alors que l’épidémie de Covid-19 ne faiblit pas, Anthony Fauci, qui conseille le gouvernement sur la crise sanitaire, veut croire que le pays pourra bientôt vacciner un million de personnes par jour. Sa déclaration intervient alors que le pouvoir est critiqué : Donald Trump avait promis que 20 millions d’Américains seraient vaccinés avant la fin de l’année ; un peu plus de 4 millions ont, dans les faits, reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19.
Le rythme de ces dernières soixante-douze heures s’est sensiblement accéléré et a atteint 500 000 injections par jour. Pour M. Fauci, « nous pouvons atteindre un million par jour. Nous avons mené des programmes de vaccinations massifs dans notre histoire. Il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas le faire aujourd’hui ». Très largement touchés par l’épidémie, les Etats-Unis ont enregistré un nouveau record samedi, avec près de 280 000 nouvelles contaminations en vingt-quatre heures.
L’UE reconnaît une « insuffisance mondiale » des capacités de production de vaccins
Si l’arrivée des vaccins donne l’espoir d’une embellie en ce début d’année, il faudra encore que les cadences de production suivent. L’Union européenne a reconnu samedi une « insuffisance mondiale » des capacités de production de vaccins, se disant « prête à aider » pour les augmenter, dans un entretien de la commissaire à la Santé Stella Kyriakides à l’agence DPA diffusé par ses services.
Or, pour le premier ministre hongrois, Viktor Orban, c’est le « rythme » d’acquisition des vaccins par l’UE qui est en cause. Des produits « étaient disponibles plus tôt au Canada, au Royaume-Uni et en Israël », a-t-il dit dimanche. Habitué des tensions avec Bruxelles, M. Orban a également souligné qu’il y avait peu de chances que son pays recourt au vaccin russe étant donné les capacités de production limitées pour le Spoutnik V. En novembre, la Hongrie s’était vantée d’être le premier pays européen à recevoir des échantillons de test du vaccin russe. La Commission européenne avait alors rappelé qu’« un vaccin ne pourrait obtenir une autorisation de commercialisation qu’après une étude approfondie » par le régulateur, l’Agence européenne des médicaments.
En Angleterre, Boris Johnson envisage de plus strictes restrictions
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a averti dimanche que des restrictions plus sévères pourraient être décidées en Angleterre pour combattre la rapide progression des contaminations, attribuée en partie à un nouveau variant du virus. Le Royaume-Uni est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par le Covid-19, avec 75 024 morts. Près de 55 000 personnes supplémentaires ont été testées positives au virus en vingt-quatre heures, dépassant le seuil des 50 000 pour le sixième jour consécutif, selon les dernières données officielles communiquées dimanche.
« Il se peut que nous devions faire des choses dans les prochaines semaines qui seront plus difficiles dans plusieurs parties du pays », a déclaré Boris Johnson à la BBC. Il a ajouté que la fermeture des écoles, une mesure déjà prise lors de la première vague de la pandémie, « est l’une de ces choses ». Même si le dirigeant conservateur a déclaré que l’éducation des enfants était une « priorité », il a souligné qu’il fallait reconnaître « l’impact du nouveau variant du virus ».
Plusieurs pays européens serrent la vis
Pour éviter un rebond de la pandémie, la Norvège, où le taux de contamination au Covid-19 est l’un des plus faibles d’Europe, a annoncé dimanche de nouvelles restrictions. Interdiction de servir de l’alcool dans les bars et restaurants (qui restent ouverts), limitation à cinq personnes des événements privés en intérieur et à 10 pour les événements publics et fermeture des universités comptent parmi les mesures détaillées par la première ministre, Erna Solberg, valables jusqu’au 18 janvier.
A Gibraltar, un nouveau confinement de deux semaines est imposé depuis samedi, en raison d’un doublement des cas en un mois pour lequel ce nouveau variant est soupçonné. En Grèce, le gouvernement a prolongé jusqu’au 10 janvier le confinement strict imposé au pays depuis deux mois, mettant fin à l’assouplissement des mesures toléré pour les fêtes de fin d’année. Quant à l’Italie, elle a renoncé à ouvrir dès la semaine prochaine ses stations de ski. « Les conditions ne sont pas réunies », ont reconnu les autorités.
La Suisse reconnaît des erreurs dans la gestion du Covid-19
Le tout nouveau président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, a reconnu des erreurs dans la gestion de la pandémie. « Entre juillet et septembre, nous avons sous-estimé la situation », déclare-t-il dans un quotidien suisse. « Nous pensions pouvoir maîtriser le virus », précise M. Parmelin, reconnaissant que les autorités « en étaient loin ». Sur Twitter, nombre de personnes ont eu vite fait de rappeler que, dès le 3 juillet, l’équipe scientifique chargée de conseiller sur la lutte contre la pandémie écrivait que « les infections par le SARS-CoV-2 augmentent en Suisse à un rythme alarmant » et réclamait des mesures urgentes qui n’ont pas été prises.
La Suisse a connu une première vague relativement modérée en comparaison de la violence avec laquelle la pandémie frappait ses voisins européens, mais, depuis l’automne, le pays connaît une très forte deuxième vague avec plus de 4 000 infections nouvelles par jour et une centaine de morts quotidiens.
L’Arabie saoudite rouvre ses frontières
L’Arabie saoudite a annoncé dimanche la réouverture de ses frontières et la reprise des vols internationaux après une suspension de deux semaines en raison de l’apparition d’un variant du nouveau coronavirus au Royaume-Uni et dans d’autres pays. D’autres pays du Golfe, Oman et le Koweït, avaient pris des mesures similaires et les ont également levées ces derniers jours. Le gouvernement saoudien impose toutefois des mesures de restrictions aux voyageurs revenant du Royaume-Uni, d’Afrique du Sud ou « tout pays où le nouveau variant du coronavirus se propage ».
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