La pandémie du Covid-19 sévit au Maroc depuis le début du mois de mars 2020. Cette date a marqué le point de départ d’une série de restrictions, de mesures préventives et d’interdits divers. Chacun a compris à l’époque que c’était le bien public et la santé des citoyens qui étaient la préoccupation des autorités publiques, sanitaires principalement. Les objectifs étaient clairement définis et l’adhésion de la population a été relativement rapide.
Dès lors, le Royaume du Maroc s’est démarqué d’un ensemble de pays qui n’avaient pas les mêmes mesures pour contrer l’extension de la pandémie. De même, grâce aux instructions royales éclairées, la politique de vaccination établie sur le lancement d’une campagne pérenne, massive et gratuite, les dégâts humains ont été largement atténués. Tandis que les moyens matériels faisaient l’objet d’une forte mobilisation de l’approvisionnement par les pouvoirs publics.
Couvre-feu, confinement, interdiction de déplacements inter-villes, fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes, pass vaccinal etc., l’arsenal mise en place par le Maroc a très vite revêtu un caractère d’exemplarité sur le plan régional et mondial.
Mais, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs et de graves lacunes communicationnelles ont émaillé tout le processus, rendant plus difficile la recherche d’une sortie de crise pour l’ensemble des citoyens.
De l’Aid El Adha annulé à la dernière minute, aux milliers de Marocains bloqués à l’étranger pendant plusieurs mois, en passant par le report très tardif de la rentrée scolaire dernière, jusqu’à la suspension ce dimanche de tous les vols en provenance et à destination du Maroc pendant 15 jours (minimum !), les ratés se sont multipliés et les citoyens ne semblent pas prêts de les oublier.
A l’opposé de certains politiques étrangers, qui ont privilégié la communication préalable et les annonces faites suffisamment « on time » pour permettre à tous les acteurs impactés de prendre les dispositions nécessaires, le Maroc a choisi une politique volontariste peu soucieuse de nuances, ce qui a bousculé tout le monde sur le chemin. Résultat, l’application de cette politique de restrictions diverses a suscité la colère et l’indignation.
Or, depuis le mois de septembre, c’est une nouvelle équipe gouvernementale qui est aux commandes publiques mais, elle ne semble pas avoir tiré les leçons des expériences passées. Aujourd’hui, c’est le même scenario qui est appliqué, rendant caduques toutes les assurances antérieures quand ces partis politiques faisaient campagne.
On se demande donc qui a tiré les leçons de ces crises qui ont impacté l’opinion publique à répétition. Précipitation et improvisation ont donc continué à entacher la mise en place des mesures nécessaires pour contenir l’expansion de la pandémie.
Dès lors, on se demande quel est le rôle du ministère de la Santé et celui de la Communication dans le process d’information des Marocains. On reste toujours surpris devant la désinvolture des divers « monsieur Covid » qui ont la charge d’informer l’opinion publique, qui prennent les bonnes mesures mais s’obligent à les annoncer en urgence.
Regarder derrière soi pour aller de l’avant, est une nécessité que personne ne devrait ignorer !
Fahd Yata