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Covid-19 : à Pékin et dans plusieurs villes de Chine, la progression spectaculaire de la maladie

Un centre de test au Covid-19 mobile à Shanghaï (Chine), le 16 décembre 2022.

Après trois années de patiente construction, la digue sanitaire mise en place par le gouvernement chinois contre le Covid-19 a fini par céder. Et le variant Omicron risque de tout emporter sur son passage. A Pékin, jusqu’à mi-novembre, le virus restait un phénomène marginal. Depuis, les cas se sont multipliés, à une vitesse vertigineuse.

La politique de dépistage systématique ayant été abandonnée le 7 décembre, plus aucune donnée publique n’est vérifiable. Mais un sondage publié le 15 décembre par la revue The Beijinger auprès de 3 000 expatriés dans la capitale indique que 9 % d’entre eux ont eu le Covid-19 avant le 1er décembre, 58 % depuis cette date et que seuls 33 % ne l’ont pas attrapé. Sur les personnes positives, 30 % n’ont eu que des symptômes légers, 52 % modérés et 14 % sévères ou très sévères. Ces chiffres semblent crédibles.

De nombreux indices laissent à penser que les personnes négatives sont désormais minoritaires parmi les 22 millions de Pékinois. A la porte de certaines résidences, les effectifs des gardiens ont fondu de 75 % en quelques jours. Un district de Pékin, Fengtai, demande aux habitants en bonne santé et vaccinés de se porter volontaires pour pallier les coursiers manquants, devenus indispensables dans cette ville fantôme où chacun reste cloîtré chez soi et fait ses courses en ligne.

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« Un changement à peine croyable »

Cathy Niu a été infectée le 11 décembre. « Nous sommes 2 000 salariés dans mon entreprise, et 90 % ont déjà été infectés. Dans mon équipe de quinze, seulement deux sont allés au bureau aujourd’hui, les autres travaillent à distance, explique cette Pékinoise qui travaille dans une société de marketing. Il faut un test PCR pour rentrer dans notre immeuble, mais même ceux qui sont négatifs préfèrent éviter le bureau ces temps-ci. »

En une semaine, tout a été bouleversé : « Comme des gens ont été testés positifs sur leur lieu de travail, seuls ceux-ci continuent de venir. Les personnes négatives restent chez elles. C’est un changement à peine croyable », confie un salarié chinois d’une entreprise publique. A Pékin, où les écoles ne fonctionnent qu’en distanciel, « 40 % des élèves ont sur le front une marque indiquant qu’ils ont de la fièvre », témoigne une mère. Et tous ne participent pas aux cours.

Si les hôpitaux semblent tenir le coup, le nombre de personnes placées en soins intensifs a augmenté de 37 % entre le 12 et le 15 décembre. Vendredi, le personnel de certains crématoriums de Pékin affirmait travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour faire face à la demande. Selon le site Radio Free Asia, un employé de l’hôpital de Dongfeng estime que, en raison du nombre de salariés positifs et de l’augmentation du nombre de morts, les familles doivent attendre cinq à sept jours pour la crémation du défunt. Pourtant, selon le décompte officiel, le dernier décès dû au Covid-19 dans le pays remonte au 3 décembre.

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