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Chambre des conseillers : La pension de la discorde

Loin de se terminer le feuilleton sur les retraites des parlementaires n’en continue pas de faire des remous. Et si à la Chambre des représentants on a fait contre mauvaise fortune bon gré ce n’est pas le cas des conseillers, où l’on se chamaille à couteaux tirés si l’on peut dire.

En effet, le projet de loi soumis par le bureau de la Chambre des conseillers, n’a de cesse de susciter une vive polémique et la controverse est telle qu’elle a fini par exaspérer les sites de réseautage sociaux, qui une fois n’est pas coutume, s’inscrivent en arbitre dans l’affaire. Et d’ailleurs, cela eu de l’effet puisque nos conseillers à défaut de s’accorder mardi en plénière, ont pris du recul quant à la proposition de loi relative à l’annulation et à la liquidation du régime de retraite de ses membres en renvoyant la question pour examen et débat devant la commission des Finances.  Les divergences qui ont conduit à cela, sont apparues entre les groupes de la Chambre des conseillers quant à la proposition qui leur aurait permis de récupérer leurs contributions au fonds, ainsi que celles provenant de fonds publics.

Le Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM) a accusé le Parti de la Justice et Développement (PJD) de chercher à bénéficier de l’argent public. Ce dernier par la voix de Nabil Chikhi, président du groupe PJD à la seconde Chambre, a souligné que ce n’était là, qu’une manœuvre politique du parti de l’opposition. Aussi, a-t-il a refusé d’inclure le dossier des pensions des parlementaires dans des « enchères politiques » et a déclaré qu’« une personne qui connaît son histoire et comment elle a accumulé ses richesses, ne peut pas parler aujourd’hui d’argent public ».

Chikhi a souligné, dans une déclaration à Hespress, que toutes les composantes de la Chambre des conseillers ont accepté de liquider et d’annuler le départ à la retraite des conseillers, ajoutant que « le PJD, au début, a suggéré que chaque conseiller parlementaire ne récupère que sa cotisation. Cependant, les composantes des syndicats et des chambres ont estimé que les revenus d’un certain nombre de consultants étaient modestes et qu’il fallait donc inclure des dispositions tenant compte des particularités du statut des bénéficiaires de pensions et des dommages que la liquidation et l’annulation leur infligeraient ».

Le président du groupe du PJD à la Chambre des Conseillers a expliqué que son parti « a respecté les estimations des autres équipes, d’autant plus que la situation financière de certains conseillers est vraiment juste-juste, contrairement à certains qui sont aisés où qui s’enrichissent encore plus aujourd’hui ». Chikhi a souligné également « que le retrait du vote sur la proposition de loi controversée est intervenu afin de trouver une formule convenue qui puisse prendre en compte les conditions de tous les bénéficiaires et des personnes impliquées, et afin de ne pas donner la possibilité à ceux qui ne sont pas intéressés par l’argent public de nuire aux autres ».

Pour sa part, le conseiller parlementaire du PAM, Larbi Mharchi, a jugé déraisonnable « pour un conseiller qui contribue à 2900 dirhams par mois au fonds de pension de récupérer la part de l’Etat (2900 dirhams), notant que la logique exige de ne récupérer que les cotisations versées par les membres de la deuxième chambre et si liquidation il y a, la logique voudrait que l’Etat récupère sa mise, surtout en ces temps actuels où ses deniers sont mis à épreuve ». Le conseiller a affirmé en outre, que la situation économique que traverse le pays et liée aux répercussions du «coronavirus» et ne permet donc pas de faire passer cette proposition au dépens des fonds de l’Etat, considérant que le PJD « défendait la logique de «distribution du butin », chose que « son parti ne pourrait jamais admettre ».

Mharchi va plus loin et propose, d‘orienter la part du « PAM » de la retraite des consultants pour soutenir le Fonds spécial du Coronavirus, en déclarant, « Notre pays a besoin de nous aujourd’hui plus que jamais, pour faire preuve de solidarité avec les pauvres et la statique affectée par les répercussions du froid dans les montagnes de l’Atlas. Là, sont les vrais pauvres, pas nous les parlementaires ».

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